3 L’église

Une église de village caractéristique du premier art roman méridional

L’édifice primitif était sans doute, comme de nombreuses églises rurales du premier art roman méridional, uniquement constitué d’une abside et d’une nef unique à deux ou trois travées. Le sobre décor rythmant le chevet, dit « à bandes lombardes » est ici monochrome. L’église Saint Saturnin de Pouzols-Minervois est ornée de ce même décor, cependant la polychromie des pierres mises en œuvre (noires, rouges et blanches) ajoute à l’effet décoratif. Au sud de l’église se trouvait le cimetière médiéval.

Les rénovations successives ont progressivement masqué l’édifice roman. L’intérieur a subi des modifications, notamment en 1811 par l’ajout d’un bas-côté nord finalement supprimé en 1884. La façade est ravalée dans le courant du XXème siècle.

L’intérieur de l’église
L’intérieur de l’église encore ornée des nombreuses statues qui ont été déposées en 1962 (carte ancienne collection Zamora).
La façade de l’église
La façade de l’église au début du XXème siècle, avant sa rénovation (carte ancienne collection Poveda).

Querelle de clochers !

Avez-vous remarqué la cage du clocher, en fer forgé de style catalan? Sa structure ajourée permet une meilleure résistance aux vents violents. Elle est ajoutée après le XVIème siècle. Et sans doute que cette rénovation fait suite à une étrange affaire…

La cloche de l’église
La cloche de l’église

En effet, une délibération municipale de Villeneuve-les-Béziers, datant du 17 juillet 1590, nous apprend que les deux cloches du village ont été dérobées par des pilleurs et revendues au prieur de la commune de Villeneuve-les-Béziers au prix de 26 écus. Les habitants de Sainte-Valière en demandèrent la restitution. Un procès a eu lieu le 7 juillet 1606. Malheureusement l’histoire ne nous dit pas si la cloche aujourd’hui présente est l’une des rescapées de ce larcin…

Des maisons du XVIIème siècle dans la rue de la Place

Une ordonnance du roi Louis XIV, en 1667, interdit les inhumations dans les cœurs de village. Le cimetière médiéval est donc désaffecté et le second cimetière est installé hors-les-murs, à l’entrée de la route de Ginestas (emplacement de l’actuel château d’eau). La libération des espaces entourant l’église permet d’édifier de nouvelles maisons et sans doute de percer une troisième porte dans la muraille médiévale.

Sur le côté sud de la rue de la Place, remarquez les deux maisons édifiées contre l’église : elles portent au-dessus des portes d’entrée leur date d’édification, peu après la désaffection du cimetière…

1681
La date de construction de la maison , 1681, gravée sur le linteau de la porte (© V. Canut).
1689
La seconde maison, datée de 1689 (© V. Canut).

Une tour de garde

L’enceinte du village médiéval aurait été pourvue de trois tours (d’après l’ouvrage “Histoire de Sainte Valière” par A.-C. et A.-M. Malterre-Barthes, information sans source). Au 2 Place de la Forge, une maison, rénovée en 1807, inclut au sud une aile massive qui est manifestement une ancienne tour. La large base empâtée et une baie murée en témoignent.

Une tour de garde
La maison au 2 Place de la Forge présente une aile méridionale qui s'avère être une tour de l’enceinte médiévale du village. Celle-ci permettait de surveiller les allées et venues sur le chemin de Ginestas (© V. Canut).

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